Résumé du plan de Jack Lang sur la formation des enseignants

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Résumé du plan de Jack Lang sur la formation des enseignants par G. Orsi

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(déclarations annoncées le 12 02 2001.Les mesures prendront effet à la rentrée 2002)

"Je veux, dans un même mouvement, et avec la même énergie : renforcer la formation intellectuelle et disciplinaire des futurs professeurs et améliorer leur préparation au métier."

Deux exigences indissociables : un haut niveau de formation disciplinaire et une véritable formation professionnelle

La préparation au métier doit être, bien évidemment, progressive : il s'agira, au début du parcours, d'une sensibilisation qui permet de faire connaissance avec l'univers scolaire et de stabiliser son choix professionnel ; cette sensibilisation s'imposera à tous. Elle s'effectuera impérativement avant les épreuves du concours de recrutement afin que chacun soit au clair avec l'engagement qui sera le sien. La professionnalisation sera, bien évidemment, essentielle pendant la deuxième année d'IUFM et je compte à cet égard renforcer fortement l'efficacité du dispositif actuel.
Évidemment, la formation ne s'arrête pas à la fin de la deuxième année d'IUFM : les jeunes professeurs, qui peuvent éprouver des difficultés dans l'exercice d'un métier difficile, ont besoin d'un accompagnement au moment de leur entrée dans le métier ;
J'ai décidé que cet accompagnement dans le métier se ferait pendant la première et pendant la deuxième année d'exercice. Cela complétera efficacement la formation dispensée en IUFM et préparera la participation à la formation continue.
Cela nécessite de refonder la formation continue.
Actuellement, nos cursus d'études sont organisés de telle façon que l'étudiant commence à se préparer à son futur métier l'année de préparation au concours. Ceci est insuffisant, que ce soit pour l'acquisition d'une bonne compétence disciplinaire, ou pour celle d'un bon savoir-faire dans la pratique de l'enseignement. J'entends donc améliorer cette formation en agissant sur chacun des moments du parcours de l'étudiant : sur l'année de licence, sur l'année de préparation au concours et sur l'année de professionnalisation : trois années que je vais vous présenter successivement.
Ø L'année de licence
Ø L'année de préparation au concours (première année d'IUFM)
Ø Et l'année de professionnalisation (deuxième année d'IUFM)

A )-COMPLETER LA FORMATION DE L'ANNEE DE LICENCE

Mais cette formation est, le plus souvent, une formation à une seule discipline. Le deuxième problème que pose cette année de licence, c'est que ces futurs professeurs ne se voient proposer aucune approche, si modeste soit-elle, de leur futur métier,
J'entends donc dès la licence
- renforcer la compétence disciplinaire des futurs enseignants
- leur proposer une première sensibilisation au métier.

1 Renforcer la compétence disciplinaire des futurs enseignants:
Je propose donc de renforcer la compétence disciplinaire des étudiants qui se destinent aux carrières de l'enseignement en leur proposant des compléments de formation dans d'autres disciplines ou dans des aspects nouveaux de la discipline étudiée.
Les responsables de la formation des futurs professeurs d'éducation physique et sportive ont ouvert le chemin : ils proposent un dispositif qui, de la licence jusqu'à l'entrée dans le métier, conjugue harmonieusement toutes les nécessités de la formation : c'est un modèle de réussite et je m'en félicite.

2 Une première sensibilisation à l'exercice du métier
Mais la formation des futurs enseignants suppose une préparation à l'exercice pratique du métier. Bien entendu, il ne saurait être question, au niveau de la licence, d'une véritable formation à la profession d'enseignant. Ceci serait prématuré. Mais il est essentiel que l'étudiant qui souhaite s'engager sur les voies de l'enseignement, puisse bénéficier, avant même le concours, et donc dès la licence, d'une première sensibilisation au métier : je demande donc qu'il effectue un court stage dans un établissement scolaire, ne serait-ce que pour conforter sa vocation.

B) - LA RENOVATION DE L'ANNEE DE PREPARATION AU CONCOURS
Les grands axes de la rénovation de l'année de préparation au concours concernent les cinq points suivants :
· La recherche d'une plus grande égalité des candidats dans la préparation aux concours.
Nous avons un devoir d'accueil de tous les nouveaux candidats aux carrières de l'enseignement. Ceci se traduira, au plus tard à la rentrée 2002, par le droit, pour tous les candidats aux concours de recrutement du second degré de bénéficier, lorsqu'ils sont candidats pour la première fois, des préparations proposées . Tous les nouveaux candidats auront le droit de suivre l'ensemble des enseignements organisés pour la préparation aux concours. Cette mesure n'exclut pas que l'on puisse accueillir dans les formations des étudiants ayant échoué auparavant.
· La transformation des programmes des concours
Les contenus de formation de l'année de préparation au concours sont déterminés bien évidemment par les programmes de ces concours. Ceux-ci doivent permettre d'accroître les compétences du futur professeur dont la formation ne saurait s'arrêter à la licence : il s'agit ici de renforcer chez lui les compétences disciplinaires -qui seront confortées tout au long de l'année de préparation au concours
· L'introduction, pour tous les candidats d'une sensibilisation au métier
Il est indispensable que tous les futurs professeurs aient pu être sensibilisés, avant même l'oral du concours, à quelques aspects de leur futur métier. Tout candidat à un concours de recrutement de l'enseignement sera désormais tenu d'effectuer, en licence ou pendant l'année de préparation au concours, un stage de sensibilisation au métier , pouvant prendre des formes très diverses, et d'une durée minimale de vingt heures.
L'épreuve orale sur dossier des concours de second degré est actuellement très floue ; elle a des caractères très différents selon les concours et les candidats ne savent pas toujours à quoi ils doivent s'attendre.
J'ai donc pris la décision de la renouveler : cette épreuve, commune à tous les concours s'intitulera désormais " entretien avec le jury " et sera conçue comme une épreuve préprofessionnelle. Elle permettra d'apprécier la motivation du candidat, de vérifier la qualité de son expression orale, d'évaluer ses capacités de communication ; elle sera l'occasion d'un entretien libre sur son expérience de stage, sur sa réflexion concernant sa discipline, sur sa connaissance du système éducatif
· La modification du calendrier des concours
· L'établissement d'une carte des préparations au concours.

C) UNE REFONDATION DE L'ANNEE DE PROFESSIONNALISATION (deuxième année d'IUFM) :
Former les futurs enseignants pour qu'ils puissent faire face aux problèmes professionnels qu'ils rencontreront
Que nous disent les jeunes enseignants qui sortent de formation ? Ils se félicitent d'un certain nombre d'apports dont ils ont pu bénéficier. Mais ils déplorent :
- de recevoir une formation qui ne les traite pas suffisamment en adultes voire qui les infantilise
- de vivre une grande distorsion entre les cours théoriques et la pratique de classe.
- de suivre certains enseignements tout à fait déconnectés des problèmes qui sont les leurs.
- d'avoir, surtout chez les professeurs des écoles stagiaires, un emploi du temps très surchargé qui ne leur permet pas la réflexion et le travail personnel nécessaires.
- d'être écartelés entre un nombre considérable de modules.

1- Un cahier des charges national pour la 2è année :

J'ai donc décidé que serait établi un cahier des charges national de la 2ème année d'IUFM ;

· Premier principe : une collaboration de tous les acteurs du système éducatif.
Il faut construire sous l'autorité du Recteur, avec le Directeur d'IUFM, un projet académique de formation incluant tous les partenaires institutionnels de l'IUFM, associant toutes les compétences, assurant toutes les synergies nécessaires avec les Universités, les corps d'inspection, les services de formation d'autres ministères (comme celui de la culture) et mettant en perspective l'ensemble de la formation.
· Deuxième principe : une vision cohérente de l'ensemble de la formation.
Il convient ensuite d'assurer la lisibilité de la deuxième année d'IUFM. A cet égard il est indispensable d'éviter désormais les empilements de modules qui ne sont pas en mis en rapport les uns avec les autres.
· Troisième principe : une formation d'adultes.
Il est indispensable de concevoir la formation des stagiaires comme une formation d'adultes. Les professeurs-stagiaires d'aujourd'hui sont, pour les formateurs, les collègues de demain. Traiter les stagiaires en adultes, c'est d'abord leur laisser du temps pour eux-mêmes. Les enseignements dispensés en 2ème année atteignent parfois un volume de 550 voire 600 heures. Où est le temps pour la lecture et l'approfondissement, la recherche ? Où est le temps pour apprendre à se documenter ? Où est le temps pour la réflexion individuelle et collective ? Je demande donc que les volumes horaires de deuxième année, fassent l'objet, dans le cahier des charges d'une définition claire et commune à tout les IUFM. C'est encore leur donner l'occasion, en fin de parcours, d'évaluer la formation reçue. Un dispositif d'évaluation des enseignements et de la formation devra donc être mis en place dans tous les IUFM.
· Dernier principe : des liens forts entre théorie et pratique.
Le quatrième principe qui doit être présent à l'esprit des concepteurs de la formation de 2ème année concerne le lien entre théorie et pratique. Chacun connaît le problème posé : les stagiaires éprouvent un malaise devant l'étanchéité qui subsiste souvent entre les expériences de stage qu'ils vivent et les cours qu'ils suivent. Assurer le lien entre théorie et pratique, c'est d'une part organiser des enseignements qui soient véritablement préparatoires aux interventions des stagiaires en classe ; c'est d'autre part organiser des séminaires d'analyse des pratiques d'enseignement des stagiaires qui permettront que s'expriment des demandes d'apports théoriques : ceux-ci prendront tout leur sens s'ils ne sont pas plaqués au préalable, s'ils prennent pour point de départ une situation vécue. D'une façon générale, les formations devront avoir pour point de départ l'aide à la résolution des problèmes professionnels, celle-ci étant apportée, après l'analyse en équipe des expériences vécues en stage, par des praticiens de terrain, par des formateurs de l'IUFM, par des universitaires qui interviendront en répondant, en fonction de leur spécialité, aux demandes formulées par les stagiaires, et proposeront aux stagiaires des apports théoriques qui leur donneront la distance, la culture et les capacités d'analyse nécessaires pour mieux appréhender les problèmes posés.

2) Une plus grande cohérence des contenus de formation : il faut rendre plus cohérents et plus tournés vers la professionnalisation les contenus de la formation de deuxième année

a) La formation aux champs disciplinaires
Il convient tout d'abord que le futur maître sache faire acquérir à ses élèves les savoirs de base : lire, écrire, parler, compter : ces savoirs sont essentiels pour l'avenir de tout enfant.
· La dominante de formation.
Il reste qu'il est difficile à un jeune professeur des écoles, de maîtriser l'ensemble des contenus des programmes de l'école, et, de ce fait, certains apprentissages risquent d'être moins bien effectués. J'ai donc pris une mesure résolument novatrice : j'ai décidé que chaque professeur des écoles stagiaire choisira une dominante de formation : soit arts, soit éducation physique et sportive, soit langue vivante. Lorsque je parle de dominante de formation, je ne parle pas de dominante " d'exercice ". Les professeurs des écoles ne seront pas nommés en fonction de leur dominante. L'école exploitera les talents que le système de nomination aura mis à son service.
Au reste, tous les professeurs des écoles recevront une formation de base en arts, sports, langues vivantes qui leur permettra de mettre en place des activités en relation avec ces champs disciplinaires.

b) La formation générale
Le deuxième ensemble de la formation est constitué de la formation générale : celle-ci doit concerner l'ensemble des professeurs-stagiaires ainsi que les documentalistes et les conseillers d'éducation. La formation générale apportera aux stagiaires des éléments de philosophie, de sociologie, de psychologie de l'enfant et de l'adolescent, de droit. Elle comportera une réflexion sur la déontologie du métier d'enseignant.
La formation devra également sensibiliser l'ensemble des stagiaires aux problèmes de la difficulté scolaire, aux méthodes d'adaptation et d'intégration scolaire. Il s'agira ici d'une initiation. Des enseignants spécialisés disposent par ailleurs d'une formation approfondie que l'on est en train de renouveler.
Enfin tout futur enseignant doit être sensibilisé aux problèmes posés par l'hétérogénéité des publics ;

c) Une intensification de la formation aux techniques et aux outils
· travail de la voix et travail sur la communication
· Les technologies de la formation et de la communication
Un sort particulier devra être fait, dans le plan de formation des enseignants, aux technologies de l'information et de la communication.

3) Une formation recentrée sur les stages : améliorer les stages pour en faire de véritables occasions de découverte, d'entraînement et de réflexion sur toutes les dimensions du métier

La professionnalisation doit, en deuxième année d'IUFM, s'appuyer essentiellement sur les stages, élément essentiel, central, de l'apprentissage du jeune stagiaire, pivot de sa formation.
· Stages en responsabilité effectués en collège pour les professeurs des lycées et collèges stagiaires
Les professeurs des lycées et collèges stagiaires effectuent souvent leur stage en lycée : or, ils se retrouvent généralement nommés dans des collèges et se trouvent tout à coup confrontés à des problèmes pour lesquels ils n'ont pas été préparés. Cette situation est anormale ; elle est mal vécue. Désormais ces professeurs stagiaires effectueront leur stage en responsabilité en collège, et leur stage de pratique accompagnée en lycée. On évitera, dans toute la mesure du possible, de les affecter dans les classes charnières et difficiles de sixième et de seconde. Enfin, parce qu'il est bon qu'un professeur de sixième soit sensibilisé à l'expérience qu'ont connue ses élèves à l'école élémentaire, le professeur des lycées et collèges stagiaires effectuera un court stage d'observation dans une classe de cycle 3 de l'école élémentaire. A l'inverse, parce qu'il est bon qu'un professeur des écoles connaisse les pratiques de la classe de sixième où ses élèves sont destinés à entrer, le professeur des écoles stagiaire effectuera un court stage d'observation dans une classe de 6ème.

D) - DE NOUVEAUX MODES DE RECRUTEMENT DES FORMATEURS EN IUFM

· Participation à la formation en l'IUFM de tous les professionnels de l'éducation
Actuellement, certains types d'enseignants ne sont pas ou ne sont guère représentés à l'IUFM.
J'ai donc décidé que le corps enseignant de l'IUFM comporterait désormais des représentants de tous les corps de l'Education Nationale : universitaires, professeurs certifiés et agrégés, professeurs des lycées techniques et professionnels, instituteurs et professeurs des écoles, maîtres formateurs, inspecteurs, conseillers pédagogiques de circonscription, conseillers principaux d'éducation, chefs d'établissements, documentalistes, conseillers d'orientation, conseillers en formation continue.

· Equipes de formateurs formée de permanents et d'enseignants en service partagé
Pour renforcer ces liens nécessaires, indispensables, avec le futur terrain d'exercice des formés, le corps enseignant de l'IUFM sera composé, en dehors d'un indispensable noyau de permanents, d'enseignants en service partagé : ceux-ci effectueront une partie de leur service en établissement scolaire, l'autre partie à l'IUFM. Actuellement, les maîtres formateurs participent de droit, à l'équipe des formateurs. Or ils sont grandement sous-utilisés par les IUFM. Cette situation est anormale. Ils devront désormais jouer pleinement leur rôle. Quant aux autres enseignants en service partagé, ils seront choisis par une commission de choix présidée par le Directeur de l'IUFM : sa composition sera fixée par voie réglementaire ; ses propositions correspondront à des critères connus de tous ; les décisions définitives seront arrêtées par le Recteur. Une circulaire, qui paraîtra dans les prochaines semaines, précisera les conditions d'exercice des enseignants en service partagé.
Dans l'autre sens, la possibilité devra être offerte aux formateurs exerçant leurs fonctions intégralement à l'IUFM d'effectuer une partie de leur service en établissement scolaire dans le cadre de la politique académique définie par le Recteur.

· Formation des formateurs
Je souhaite renforcer encore la qualité des formateurs de l'IUFM en prenant les décisions suivantes :
Le certificat d'aptitude aux fonctions d'instituteurs et de professeurs des écoles maîtres formateurs sera l'objet de validations universitaires. Je propose qu'on étudie en concertation avec tous les partenaires, de mettre en place un système analogue de certificat d'aptitude aux fonctions de conseiller pédagogique pour les lycées et collèges.
Je souhaite également que soit mis en place un système national de formation des formateurs qui viendrait conforter ce qui se fait déjà dans les IUFM. Dans cette perspective, je confie à Pierre Caspar, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, la responsabilité de concevoir une formation de l'ensemble des formateurs en IUFM mobilisant toutes les compétences disponibles (Ecoles normales supérieures, universités, INRP, IUFM eux-mêmes), et de participer à la mise en œuvre de cette formation.

DEUXIEME PARTIE : L' ACCOMPAGNEMENT DE L'ENTREE DANS LE MÉTIER
L'entrée dans le métier, phase déterminante de la réussite d'une carrière :
Avec l'entrée dans le métier, nous sommes bien là en présence d'un moment spécifique de la carrière d'un enseignant, d'une période clairement identifiée avec des enjeux forts qui conditionnent pour partie la réussite professionnelle ultérieure. C'est pourquoi, me fondant sur l'observation commune selon laquelle la première année d'exercice d'un nouveau métier, et dans une moindre mesure la seconde, sont encore des moments d'apprentissage, j'ai décidé de proposer aux enseignants nouvellement nommés, dans le cadre de leur service et dès l'année scolaire 2002-2003, une formation d'une durée minimale de trois semaines au cours de leur première année d'exercice et de deux semaines au cours de la seconde année.

TROISIEME PARTIE : LA FORMATION CONTINUE
Au-delà de cette formation initiale confortée et de cet accompagnement systématique de l'entrée dans le métier, je souhaite également que la formation continue des enseignants voit son rôle réaffirmé et ses modalités de mise en œuvre renouvelées.
· elle doit permettre à l'enseignant de renouveler régulièrement et de développer ses compétences disciplinaires spécifiques
· elle doit lui permettre de s'ouvrir à d'autres compétences - soit pour élargir son point de vue - soit pour préparer une mobilité qui peut être souhaitée .
· elle doit lui permettre d'accéder à des diplômes universitaires validant sa progression et témoignant du lien nécessaire entre recherche et formation
· elle doit lui permettre de mieux exercer son métier d'enseignant :
- dans sa classe face à des élèves réels, divers dans chaque classe, divers chaque année.
- dans son école ou son établissement, comme élément non pas isolé mais membre d'une communauté scolaire porteuse d'un projet collectif, agissant avec - et non à côté - de ses collègues.
- dans un système éducatif porteur de valeurs, de règles d'organisation et d'éthique qu'il a également pour charge de respecter et de promouvoir dans l'exercice même de sa liberté pédagogique

Quels sont les principes à mettre en œuvre pour la refonder ?
J'en évoquerai six:

1. La nécessaire articulation des priorités institutionnelles et des besoins du terrain
A cet égard, je souhaite que les plans académiques de formation et leurs volets départementaux s'appuient explicitement sur le développement systématique de plans de formation d'école et d'établissement. Les recteurs devront désormais s'employer à favoriser cette approche déconcentrée de la formation continue, condition nécessaire pour que les plans de formation répondent, davantage qu'aujourd'hui, à une analyse fine des besoins.
2.L'exigence constante de qualité
3.L'encouragement de tous les talents

Je souhaite que la formation continue puisse également encourager le développement de tous les talents. Les enseignants doivent être accompagnés dans le développement de leur carrière comme dans leurs éventuels projets de mobilité et de préparation à l'exercice possible de nouvelles fonctions.

4.L'approfondissement de l'analyse des besoins
Dès lors vous admettrez comme moi, que ce sont les réponses au besoin du terrain dans l'exercice des priorités éducatives, plutôt que les compétences des formateurs, qui doivent guider l'élaboration des plans de formation.

5.La clarification des rôles du niveau national et du niveau académique
Je pense indispensable de rappeler qu'au plan national l'administration centrale, et au plan académique le recteur, en tant que représentant du ministre et par délégation employeur des personnels, doivent avoir la pleine responsabilité de la politique de formation continue, des moyens qui y sont consacrés, de leur répartition et de l'évaluation de leur utilisation.

6.La diversification des formes de la formation continue
Je crois qu'il importe tout particulièrement de renouveler les formes de mise en oeuvre de la formation continue. Cela permettrait à la fois de limiter le recours encore trop fréquent à des stages présentiels et d'ouvrir à un public plus large les actions proposées."…