JOURNEE D'INFORMATION SYNDICALE POUR LES PLC2
|
Copyright Snepfsu-nice.net 2003
C'est au collège des Bréguières que cette journée d'information a eu lieu (le 25 octobre dernier).
Louis Rodolphe,
Cathy Boissin et Gilbert Orsi étaient chargés d'animer cette
journée où s'étaient rendus une vingtaine de PLC2 (prof.
EPS stagiaires).
Une journée d'information syndicale destinée à des collègues
sortants est toujours délicate à mener car, au -delà
de certaines données très pratiques sur le rôle et la
place d'un syndicat dans la vie professionnelle, elle suppose également
un éclairage sur l'importance, le sens d'une pratique syndicale dans
l'exercice même de son métier. Pouvoir tenir les deux pôles
de ces exigences (pratique et réflexif) était l'objectif que
l'on s'était fixés.
Nous avons axé la première partie de la matinée sur ce
dernier aspect. L'idée que nous avons soutenue était que les
acquis récents de notre discipline (intégration à l'Education
nationale, intégration universitaire, existence de différents
programmes) ont été obtenus dans les luttes, les grèves,
à l'initiative de la profession elle-même et par le capital d'influence
de son syndicat majoritaire: le SNEP. Il nous a semblé que cette mise
en perspective du passé aiderait mieux les jeunes, sinon à construire
l'avenir, du moins à organiser le présent, mieux l'appréhender
et mieux le comprendre. Comme nous l'avons plusieurs fois signalé,
l'histoire de l'EPS ne s'est pas arrêtée le jour où ils
ont été reçu au CAPEPS. Les acquis sont fragiles (ex.
: le sport scolaire), les retours en arrière toujours possibles (ex.
: Les programmes EPS et la tentation de revenir demain à des objectifs
basés sur une "grammaire motrice", des compétences
génératives
) les luttes ne sont pas terminées (Rythmes
scolaires, FPC, RTT, postes
) Des orientations nouvelles vont être
débattues prochainement (attendons les élections
). En
tant que jeunes collègues, ils devront prendre des décisions
pesées, participer ou non à des mouvements d'action, réfléchir
sur leur engagement et ne pas balayer d'un revers de main des acquis gagnés
parfois de haute lutte. Mais également ils ont aussi la possibilité
de faire changer les choses, de les faire évoluer pour qu'elles représentent
elles-mêmes des points d'appui pour les générations qui
suivent. C'est sur la base de ces idées que nous avons animé
une partie de la matinée, ponctuée de quelques débats
sur l'AS dans le service, la réduction du temps de travail, le rôle
"pédagogique" du SNEP...
De façon plus opérationnelle nous avons ensuite enchaîné
sur la place du syndicat dans les instances décisionnelles (mutations,
accidents de travail, promotion
). L'idée cette fois était
de comprendre l'importance du paritarisme comme levier fondamental de l'efficacité
syndicale. Nous avons évoqué certaines "affaires récentes"
qui tendent là aussi à prouver que la transparence, pour ne
pas dire l'opacité de certaines décisions, sont encore la marque
de dysfonctionnements regrettables de la part de l'administration.
Pour finir, nous avons élargi nos interventions au prof. d'EPS en tant
que professionnel uvrant dans le cadre d'un service public d'éducation
où les alliances syndicales, intersyndicales, avec les élus
sont des éléments aujourd'hui incontournables pour faire
avancer les choses. Le collègue, seul dans son coin de gymnase, ou
même au sein de son équipe est amené à se doter
de points d'appui extérieurs diversifiés pour monter un projet
sportif, une sortie pédagogique ou pour engager un rapport de force
favorable face à une école campée de plus en plus sur
des intérêts comptables.
Pour toutes ces raisons, il nous semblait donc important que le jeune sortant
s'inscrive dans une dynamique professionnelle. Le syndicat pouvant, à
cet effet, constituer un organe de liaison et d'information susceptible d'y
répondre (coordination des actions, A.G, revue, stage de formation,
congrès
).
Du côté des stagiaires, il ressort que les PLC2, majoritairement,
se représentent le SNEP comme un organisme distribuant de l'information
syndicale (nous avons fait passer un questionnaire). Un syndicalisme de communication
plutôt qu'un syndicalisme d'action. On s'est demandé alors si
nous avons bien été en phase avec les attentes de tous nos stagiaires,
en faisant intervenir l'histoire, en en rappelant les enjeux. Le seul intérêt
d'une telle journée syndicale n'est-il pas, avant tout pour eux, de
savoir (comme nous l'ont rappelé certains) quel genre d'informations
concrètes le SNEP est justement en mesure de leur fournir. (Et de comprendre
: si cela vaut le coup ou non de prendre une cotisation, si ça peut
rapporter vraiment quelque chose. Ne pas tant chercher à savoir à
quoi ça sert d'être syndiqué mais à quoi ça
ME sert?
) Faut-il donc aller dans le sens de ce rapport pragmatique,
utile (consommateur?) au SNEP ? Doit-on, dans le cadre de cette journée
répondre à ces exigences (sont-elles toutes partagées
?), cibler leurs besoins légitimes d'informations et chercher à
les satisfaire ? Faut-il au contraire insister sur le sens de l'engagement
syndical, comme nous avons tenté de le faire à l'occasion de
cette journée (et auxquels certains ont été sensibles
également), mais en courant peut-être le risque d'un décalage
trop important par rapport à leurs attentes, par rapport à leur
culture militante encore peu affirmée ?
Au delà de cette journée d'information qu'il nous appartiendra
d'affiner l'année prochaine, ces questions posent le problème
du rapport des jeunes générations aux organisations collectives,
à la façon dont nos jeunes collègues sortant se positionnent
par rapport aux organisations professionnelles, aux syndicats, au SNEP, ce
qu'ils viennent y chercher, ce qu'ils peuvent y apporter
. Débats
à suivre. G.O