JOURNEE D'INFORMATION SYNDICALE POUR LES PLC2

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JOURNEE D'INFORMATION SYNDICALE POUR LES PLC2 par Gilbert Orsi

C'est au collège des Bréguières que cette journée d'information a eu lieu (le 25 octobre dernier).

Louis Rodolphe, Cathy Boissin et Gilbert Orsi étaient chargés d'animer cette journée où s'étaient rendus une vingtaine de PLC2 (prof. EPS stagiaires).
Une journée d'information syndicale destinée à des collègues sortants est toujours délicate à mener car, au -delà de certaines données très pratiques sur le rôle et la place d'un syndicat dans la vie professionnelle, elle suppose également un éclairage sur l'importance, le sens d'une pratique syndicale dans l'exercice même de son métier. Pouvoir tenir les deux pôles de ces exigences (pratique et réflexif) était l'objectif que l'on s'était fixés.


Nous avons axé la première partie de la matinée sur ce dernier aspect. L'idée que nous avons soutenue était que les acquis récents de notre discipline (intégration à l'Education nationale, intégration universitaire, existence de différents programmes) ont été obtenus dans les luttes, les grèves, à l'initiative de la profession elle-même et par le capital d'influence de son syndicat majoritaire: le SNEP. Il nous a semblé que cette mise en perspective du passé aiderait mieux les jeunes, sinon à construire l'avenir, du moins à organiser le présent, mieux l'appréhender et mieux le comprendre. Comme nous l'avons plusieurs fois signalé, l'histoire de l'EPS ne s'est pas arrêtée le jour où ils ont été reçu au CAPEPS. Les acquis sont fragiles (ex. : le sport scolaire), les retours en arrière toujours possibles (ex. : Les programmes EPS et la tentation de revenir demain à des objectifs basés sur une "grammaire motrice", des compétences génératives…) les luttes ne sont pas terminées (Rythmes scolaires, FPC, RTT, postes…) Des orientations nouvelles vont être débattues prochainement (attendons les élections…). En tant que jeunes collègues, ils devront prendre des décisions pesées, participer ou non à des mouvements d'action, réfléchir sur leur engagement et ne pas balayer d'un revers de main des acquis gagnés parfois de haute lutte. Mais également ils ont aussi la possibilité de faire changer les choses, de les faire évoluer pour qu'elles représentent elles-mêmes des points d'appui pour les générations qui suivent. C'est sur la base de ces idées que nous avons animé une partie de la matinée, ponctuée de quelques débats sur l'AS dans le service, la réduction du temps de travail, le rôle "pédagogique" du SNEP...
De façon plus opérationnelle nous avons ensuite enchaîné sur la place du syndicat dans les instances décisionnelles (mutations, accidents de travail, promotion…). L'idée cette fois était de comprendre l'importance du paritarisme comme levier fondamental de l'efficacité syndicale. Nous avons évoqué certaines "affaires récentes" qui tendent là aussi à prouver que la transparence, pour ne pas dire l'opacité de certaines décisions, sont encore la marque de dysfonctionnements regrettables de la part de l'administration.
Pour finir, nous avons élargi nos interventions au prof. d'EPS en tant que professionnel œuvrant dans le cadre d'un service public d'éducation où les alliances syndicales, intersyndicales, avec les élus … sont des éléments aujourd'hui incontournables pour faire avancer les choses. Le collègue, seul dans son coin de gymnase, ou même au sein de son équipe est amené à se doter de points d'appui extérieurs diversifiés pour monter un projet sportif, une sortie pédagogique ou pour engager un rapport de force favorable face à une école campée de plus en plus sur des intérêts comptables.


Pour toutes ces raisons, il nous semblait donc important que le jeune sortant s'inscrive dans une dynamique professionnelle. Le syndicat pouvant, à cet effet, constituer un organe de liaison et d'information susceptible d'y répondre (coordination des actions, A.G, revue, stage de formation, congrès…).


Du côté des stagiaires, il ressort que les PLC2, majoritairement, se représentent le SNEP comme un organisme distribuant de l'information syndicale (nous avons fait passer un questionnaire). Un syndicalisme de communication plutôt qu'un syndicalisme d'action. On s'est demandé alors si nous avons bien été en phase avec les attentes de tous nos stagiaires, en faisant intervenir l'histoire, en en rappelant les enjeux. Le seul intérêt d'une telle journée syndicale n'est-il pas, avant tout pour eux, de savoir (comme nous l'ont rappelé certains) quel genre d'informations concrètes le SNEP est justement en mesure de leur fournir. (Et de comprendre : si cela vaut le coup ou non de prendre une cotisation, si ça peut rapporter vraiment quelque chose. Ne pas tant chercher à savoir à quoi ça sert d'être syndiqué mais à quoi ça ME sert?…) Faut-il donc aller dans le sens de ce rapport pragmatique, utile (consommateur?) au SNEP ? Doit-on, dans le cadre de cette journée répondre à ces exigences (sont-elles toutes partagées ?), cibler leurs besoins légitimes d'informations et chercher à les satisfaire ? Faut-il au contraire insister sur le sens de l'engagement syndical, comme nous avons tenté de le faire à l'occasion de cette journée (et auxquels certains ont été sensibles également), mais en courant peut-être le risque d'un décalage trop important par rapport à leurs attentes, par rapport à leur culture militante encore peu affirmée ?


Au delà de cette journée d'information qu'il nous appartiendra d'affiner l'année prochaine, ces questions posent le problème du rapport des jeunes générations aux organisations collectives, à la façon dont nos jeunes collègues sortant se positionnent par rapport aux organisations professionnelles, aux syndicats, au SNEP, ce qu'ils viennent y chercher, ce qu'ils peuvent y apporter…. Débats à suivre. G.O