Le SNEP et l'EPS : 30 ans de syndicalisme

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Le SNEP et l'EPS : 30 ans de syndicalisme.

Lundi 15 janvier, à l'initiative du SNEP (Louis Rodolphe) et de l'IUFM (David Sette) une rencontre débat a eu lieu à l'IUFM Georges V, à Nice, entre les étudiants PLC1 et Jacques Rouyer, ex-secrétaire général du SNEP et animateur du Centre EPS et Société.

Dans les couloirs une expo d'une dizaine de panneaux relatait les différentes étapes qui ont jalonné l'histoire récente de la profession :

1969 et la construction d'une identité suite à la révolution sociale et face à un ministère gaulliste de choc : Comitti.

1972 : Comitti et les CAS : l'animation sportive face à l'enseignement de l'EPS. Le SNEP obtient 86 % des voix aux élections professionnelles et obtient un rejet massif des CAS.1975 : la loi Mazeaud, légalisation de l'abandon des 5 h d'EPS, création des STAPS.

1978 : Soisson , dans toutes les mémoires, impose des heures supplémentaires et grignote l'AS. Réaction : la plus grande manifestation de l'histoire de la profession la moitié des profs d'EPS et 3/4 des étudiants dans la rue.

1981 : intégration à l'EN : Rencontre avec Savary : J. Rouyer lui met sous le nez la photo de la manif de Soisson et lui dit "la profession c'est ça !"

1982 : 1200 postes au CAPEPS, arrêt du recrutement des PA, principe de création de l'agrégation.

1983/84 : Tournant de la rigueur : 280 postes puis 170 ! Risque de démobilisation syndicale face à gouvernement de gauche, aussi défense de la profession : le SNEP produit le bouquin sur l'évaluation : 12000 exemplaires ! Il s'agit de mettre en avant le travail des enseignants.

1989 : Rocard : 1er ministre, Jospin : ministre de l'EN, Allègre conseiller : bagarre contre l'imposition d'un statut de PEGC bivalents dans les collèges, c'est à dire une baisse dans la formation et la qualification. L'EPS comme tout le second degré est en grève : grosse manif du 4 mars 1989. L'EPS en sortira renforcée.

1994 : 4 h en 6ème avec un appui non négligeable de Bayrou !

1995 : La bataille des programmes, le SNEP défend sa position d'un courant culturaliste opposé à un programme trop marqué par l'option formaliste.

La verve de Jacques Rouyer, la passion qui anime ses yeux et son discours, la fougue avec laquelle il répond aux timides questions des étudiants, montrent combien cet homme à su s'engager pendant 40 ans au service d'un syndicat et d'une profession. L'histoire au quotidien est faite de petits riens qui relativisent beaucoup ce que l'on peut lire dans les ouvrages savants ! L'histoire de l'EPS est faite d'anecdotes. Nous sommes là, plus près de la cuisine faite à la va vite que devant des perspectives à long terme, qui traceront le devenir d'une profession. Et pourtant c'est la lutte acharnée de quelques uns, qui, pied à pied, se tiennent à leurs convictions et à leur volonté de faire reconnaître leur profession.

Comme l'a si bien dit Jacques Rouyer, lui qui a vu passer 15 ministres, l'histoire de l'EPS est une histoire originale. L'histoire d'un rapport de force entre des gouvernants, qui avec constance sous estiment l'intérêt de l'EPS comme discipline d'enseignement et refusent de la développer, et une profession qui trouve son unité dans la bataille, avec l'aide d'un outil fort dont elle a su se doter, le SNEP.

PV