Jack Lang et le cadeau
de Noël de l'EPS : la surprise du chef ?
|
Copyright Snepfsu-nice.net 2003
Discours et communiqué du ministre le 13 décembre : Le développement de la pratique de l'EPS et du sport à l' Éducation nationale. Télécharger le texte en rtf - Consulter en ligne le texte en intégral
Mais qu'est-ce qui lui prend à Jack, comme ça le 13 décembre, il veut nous gâcher le réveillon ou quoi ? D'abord il nous passe la pommade : "l'EPS a une place aussi importante que toutes les autres disciplines d'enseignement et que toutes les activités intellectuelles", "l'EPS a un rôle irremplaçable dans l'éducation globale et équilibrée des jeunes". Puis il se fend d'un "l'EPS est désormais une discipline d'enseignement à part entière...". Comme on connaît son attachement à l'EPS, on sent qu'il a dû se faire violence pour dire des choses pareilles.
Puis suivent 10 mesures : création d'une dominante EPS pour les Profs d'École, développement du savoir nager, sensibilisation aux valeurs de l'Olympisme, Nouvel élan pour le sport scolaire : et crac il nous ressort Michel Leblanc et sa réforme (dont quasiment personne ne veut) mais qui après un semblant de concertation faussement démocratique sera imposée, Enseignement EPS complémentaire au lycée, réforme EPS au bac, sections sportives, section EPS à l'ENS de Cachan, professionnalisation des études STAPS : (mission confiée à Jean Camy, sur une étude prospective des branches professionnelles et des qualifications à mettre en place pour eux , une mission sur les équipements sportifs.
Bref l'EPS devient incontournable. On fait semblant de contenter les différents acteurs de la profession, mais en fait on fait passer petit à petit un certain nombre de mesures qui ne seront pas, on le verra, un progrès pour la discipline.
Paris, le 21 Décembre 2001
Monsieur
Jack Lang
Ministre de l'Éducation Nationale
110 Rue de Grenelle
75007 PARIS
Monsieur
le Ministre,
Nous sommes particulièrement irrités par vos dernières
déclarations à la presse du jeudi 13 décembre, notamment
sur le sport scolaire.
Vous savez que cette question est l'objet d'un débat important avec Monsieur
Michel Leblanc que vous aviez chargé de rédiger un rapport. Vous
nous aviez affirmé, et votre conseiller Monsieur Daniel Vimont également,
à plusieurs reprises, que rien n'était décidé et
qu'un comité de suivi devait examiner diverses questions.
Votre conférence de presse est sans ambiguïté : vous y rendez
public un processus de profonde transformation de la structure du sport scolaire,
comme un fait probable qui serait soumis pour avis aux syndicats.
Nous avons multiplié les propositions sans que vous en teniez le moindre
compte à quelque moment que ce soit. Quel est l'intérêt
d'un groupe de suivi si les propositions des participants, contrairement aux
engagements, ne sont pas entendues ?
D'autre part, nous avons été informés que deux séminaires
allaient se tenir, à Paris et à Bordeaux, rassemblant la hiérarchie
administrative, pour débattre du sport scolaire, ou plus sûrement
pour présenter la réforme
Lors de la première réunion
du comité de suivi, cette réunion avait été évoquée
mais assortie d'une autre proposition : la rédaction d'une circulaire,
adressée aux Recteurs, Inspecteurs d'Académie Chefs d'Etablissement
et enseignants d'EPS afin d'impulser, dès ce premier trimestre scolaire,
un débat que tout le monde réclame à juste titre, le rapporteur
aussi. Au dernier C.A de l'UNSS, nous avons appris que cette option avait été
abandonnée ! Vu notre implication dans ce dossier et notre rôle
au sein des instances de l'UNSS, nous souhaitons pouvoir intervenir dans ces
séminaires pour y exposer notre point de vue.
Vous comprendrez que la façon dont ce dossier est négocié
ne plaide pas pour engager notre confiance dans le processus en cours faute
d'une concertation sincère.
Le SNEP entend accentuer sa campagne auprès des personnels et de l'opinion
afin que le service public d'éducation ne soit pas démembré
avec votre consentement et par la façon dont vous vous engagez dans le
traitement de ce dossier.
Une audience serait utile dès les premiers jours de janvier 2002.
Veuillez croire, Monsieur le Ministre, à l'expression de nos sentiments
les meilleurs.
Jean LAFONTAN
Secrétaire Général