Conférence de Presse de rentrée de la FSU : 7/09/01

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Conférence de Presse de rentrée de la FSU : 7 Septembre 2001

Cette conférence de presse est bien sûr, de par sa date, liée à la rentrée scolaire. Mais par delà le point sur celle-ci et sur l’actualité immédiate, nous souhaitons vous exposer un peu ce que sont pour la FSU les grandes questions autour desquelles va s’orienter son activité des mois à venir .

Une rentrée apaisée ?


C’est le thème qui a été largement martelé auprès de l’opinion. Notre problème n’est pas de rechercher à tout prix ce qui ne va pas et il est aujourd’hui encore un peu tôt pour avoir des remontées totalement fiables du terrain. Mais l’on peut dire que si aujourd’hui n’apparaît pas de problème fort qui marquerait cette rentrée , cet « apaisement » masque un certain nombre de réalités inquiétantes qui risquent d’avoir des conséquences sérieuses dans les semaines à venir mais aussi sur une durée plus longue en mettent en cause la qualité et le fonctionnement du service public.

De fait cette rentrée est d’abord marquée par l’insuffisance des recrutements intervenus l’an dernier : dernière étape d’une baisse systématique des recrutements sur 4 ans.

Si les conséquences n’apparaissent pas à l’oeil nu aujourd’hui c’est grâce au recours à de multiples expédients :

- une reprise importante du recrutement de non titulaires dans le second degré accompagnée d’un recours massif aux titulaires remplaçants pour faire face à des besoins à l’année.

- la pérennisation de l’utilisation des listes complémentaires dans le premier degré

Ces éléments ont largement été développés mais je veux insister sur le fait que cette situation touche fortement les personnels IATOS aussi.

Certes- et nous nous en réjouissons- le plan pluriannuel de recrutement a été confirmé à l’EN mais ses faiblesses et ses insuffisances l’ont été également ( pas de moyens supplémentaires en emplois, insuffisance pour les IATOS et le sup) et l’ensemble du secteur de l’éducation n’est pas concerné : l’absence de plan pluriannuel pour l’enseignement agricole en dépit des engagements de J Glavany est particulièrement préoccupante pour l’avenir de ce secteur.

En même temps restent pendants des dossiers importants pour l’avenir :

- celui de la formation des maîtres et de la situation en IUFM : des moyens d’urgence ont été dégagés dans ce secteur ; il est un peu tôt pour mesurer s’ils vont permettre de faire face dans l’immédiat mais si l’on considère la nécessité de recruter des dizaines de milliers d’enseignants nouveaux dans les années à venir il nous paraît évident qu’il y a des mesures ambitieuse à prendre d’urgence tant en matière de personnels que de contenus de formation ou de rôle de la recherche en éducation.

- Celui de la réduction du temps de travail et de l’évolution des métiers : les négociations sur la RTT des IATOS sont en cours ; un CTPM est annoncé pour octobre ; nous n’avons pas encore la dernière version des propositions de l’administration mais à l’évidence le refus de créer les postes correspondant et l’encadrement que constitue le décret du 25 août 2000 offrent peu de perspectives ; telle ou telle catégorie de personnels peut espérer quelques acquis, d’autres peuvent éviter des régressions, certains risquent d'y perdre (par exemple les personnels administratifs) mais le résultat sera loin de l’avancée sociale générale que les personnels pouvaient attendre et qui aurait contribué à une amélioration du service public ; au contraire faute d’emplois les quelques avancées courent le risque de se faire partiellement au détriment du service public, voire d'encourager les phénomènes d'externalisation ou de privatisation. Pour les enseignants le problème se pose en des termes différents : la situation n’est pas la même et les revendications d’une autre nature : elles sont fortement liées à l’allègement de leur charge de travail et à la nécessité de faire évoluer les pratiques ; elles prennent des formes diverses selon les secteurs mais le sentiment d’un alourdissement des tâches et d’une pénibilité accrue du métier est réel et il n’est pas possible d’esquiver longtemps ces questions ; or les moyens actuellement disponibles ne permettent aucune véritable perspectives en ce domaine. Dans tous les cas cela renvoie à la situation de l'emploi public et l'insuffisance des décisions budgétaires annoncées par le gouvernement.

- La question des recrutements futurs : dans les années à venir c’est près du tiers des licenciés qui devront être sollicités pour faire face simplement aux besoins de renouvellement , sans parler des autres métiers où les besoins en qualification évoluent. Nous considérons qu’on n’ a pas pris la mesure de ce problème et que si l’on nbe le prend pas à bras le corps d’urgence l’avenir de l’école peut se trouver durablement compromis, sauf à faire le choix d’en rabattre sur les qualifications. De ce point de vue se pose avec force la question des prérecrutements et celle de l’attractivité de nos métiers.

Nous ne voulons pas seulement une école qui fonctionne; nous voulons un service de qualité pour tous qui réponde aux attentes de jeunes et des parents : on en est loin et on s'en éloignera si l'on ne prend pas rapidement la mesure des questions posées.

La Fonction publique : le blocage persistant


Le ministre de la FP a lancé une concertation sur la modernisation du dialogue social dans la Fonction Publique : la FSU est reçue le 10 septembre par Jacques Fournier qui a été chargée de mission là-dessus. Elle participera à cette discussion avec la volonté de progresser. Mais le dialogue sur le dialogue social ne peut en soi régler la question des blocages dont l’intransigeance gouvernementale est responsable dans les dossiers essentiels : salaires, emploi public, temps de travail ; nous sommes par ailleurs préoccupés par la mise en œuvre du seul sujet sur lequel les négociations ont abouti, le protocole sur la précarité : non seulement le recrutement de nouveaux précaires est une réalité de cette rentrée mais la première vague de titularisations est au dessous des engagements.

En matière salariale la reprise de l’inflation fait craindre que la baisse de pouvoir d’achat ne soit encore plus forte que prévu, les pertes au titre de 2001 et 2002 venant s’ajouter au contentieux passé. Lors d’une récente audience le ministre de la Fonction Publique a annoncé à la FSU qu’il avait annoncé qu’il garantirait le pouvoir d’achat sur la période et qu’en conséquence au vu de la réalité de l’inflation à la fin de l’année il n’excluait pas pour 2001de prendre des mesures complémentaires. Nous verrons ce qu’il en est mais cela ne fait pas une politique salariale ambitieuse rendant attractive la fonction publique ; rappelons que le minimum Fonction Publique continue régulièrement à passer en dessous du SMIC, y compris avec des mesures complémentaires prises par le ministre de la Fonction Publique.

L’inquiétude actuelle qui se fait jour autour du ralentissement de la croissance et de la reprise du chômage nous conduit à considérer que plus que jamais il est indispensable de sortir de décisions conjoncturelles : le débat n’est pas de savoir s’il faut revenir ou non sur les hausses d’impôts mais bien de se poser la question du rôle tant économique que social des services publics et des investissements nécessaires en la matière. Cela nécessite d'autres choix budgétaires : redisons-le; les lettres de cadrage actuelles ne répondent pas aux exigences du développement des services publics et nous jouerons tout notre rôle pour que ces décisions soient revues.

Les choix de la FSU : poser les questions d’avenir.


La première est celle de l’amélioration et de la transformation de l’école : nous ne pouvons qu’être préoccupés par l’érosion des résultats au baccalauréat, le maintien d’un noyau dur de jeunes sortant sans qualification, l’échac dans les premières années de l’enseignement supérieur. Cela implique de créer une dynamique forte qui relance la démocratisation. Nous pensons qu’un signe politique fort de cette volonté serait d’afficher enfin une scolarité obligatoire à 18 ans. Et en même se donner les moyens de rendre ce projet réaliste : développement de la formation initiale et continue des personnels, recherche en éducation, travail en équipe, rénovation concertée des contenus…Tout ceci nécessité de grands débats qui concernent l’ensemble des citoyens.

Deuxième question : la situation de la jeunesse. Nous pensons qu’il est temps de débattre d’un grand projet pour la jeunesse : cela renvoie à la question de sa formation bien évidemment, de son autonomie, de sa place dans notre société.

Troisième chantier , celui du rôle des services publics, évoqué plus haut. Le défi des recrutements évoqué plus haut, celui de l’évolution des métiers, d’une mobilité à la disposition des agents méritent qu’on se pose les questions en anticipant l’avenir ; cela ne peut se faire par des économies de bout de chandelle mais par une politique ambitieuse.

Nous voulons aussi être pleinement partie prenante de tous les débats de société à partir de notre expérience particulière et justement parce que les questions de l’éducation font partie en la matière des questions centrales au plan national comme au plan international.

De la même manière nous avons choisi de participer au débat sur les retraites en étant force de proposition et pas seulement de refus et nous entendons bien poursuivre.

Enfin la question de la démocratie sociale dans notre pays : nous nous sentons pleinement concernés par ces débats ; d’abord parce qu’ils ont une incidence dans la FP mais aussi parce que nous plaçons toute notre démarche dans la perspective de droits nouveaux pour les salariés.

Les projets de la FSU


La représentativité de la FSU continue à être mieux reconnue : elle va entrer dans les CESR. Ce sera pour elle l’occasion de mieux débattre avec les autres forces sociales , notamment des question du rôle de la formation et de l’éducation.

Elle a bien l’intention de jouer tout son rôle d’organisation syndicale dans son secteur de responsabilité : c'est pour cela qu'elle fera tout le nécessaire pour réussir au mieux l'action intersyndicale du 22 septembre.

Elle est décidée dans la période à être pleinement partie prenante du débat public sur les grandes questions relatives à l’éducation et aux service publics :

- en étant présente dans les lieux de débat : exemple Porto Alegre de l’éducation, participation à l’initiative de « défendre et transformer l’école », soutien à la campagne de débat de la Ligue de l’Enseignement

- en organisant ses propres initiatives de réflexion et débat : exemple le colloque de l’institut de la FSU sur « éducation tout au long de la vie » fin novembre

Surtout elle travaille à une action d’ampleur nationale, rassemblant d’autres partenaires, pour mener le débat et manifester publiquement : nous avons le projet de mettre cette décision en ouvre avant la fin du trimestre en le proposant largement à tous nos partenaires