Dernière mise à jour le : 12.03.03

Lettre ouverte au Premier Ministre

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ERC-CGT FSU SGEN-CFDT SNCL-FAEN UNSA-Éducation
FCPE LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT UNEF FIDL UNL

Lettre ouverte au Premier Ministre


Monsieur Jean-Pierre Raffarin
Premier Ministre
Hôtel Matignon
57 rue de Varenne
75700 Paris SP

Paris, le 20 février 2003


Monsieur le Premier ministre,

Vous avez déclaré à plusieurs reprises votre attachement au dialogue social et à la présence renforcée d'adultes dans les établissements scolaires pour mieux lutter contre les situations de violence et favoriser un climat propice à la réussite de tous les jeunes.

Or votre gouvernement a décidé, début septembre 2002, sans la moindre concertation, de supprimer 5 600 postes de surveillants d'externat et maîtres d'internat et 20 000 postes d'aides éducateurs.

Nos organisations ont fait connaître dès ce moment leur opposition à ce projet. Elles ont demandé au Ministère de l'Éducation nationale l'ouverture de négociations pour améliorer le statut des Maîtres d'internat -Surveillants d'externat et, pour que les missions nouvelles mises en place par les Aides Educateurs soient reconnues, professionnalisées, transformées en emplois statutaires, pour que des solutions soient offertes aux actuels Aides éducateurs.
Tout cela en vain, le ministre de l'Éducation maintient coûte que coûte ses décisions et son projet d'assistant d'éducation.

Ce nouveau statut d'assistant d'éducation reste très inférieur à celui des MI-SE : il n'est pas exclusivement réservé aux étudiants. Or vous savez que de nombreux jeunes ont pu poursuivre des études en étant MI-SE ; qu'en sera-t-il à l'avenir ? Par ailleurs le recrutement local par les établissements est inacceptable : il ne garantit ni l'égalité d'accès aux fonctions, ni un recrutement équitable sur critères sociaux. Ce nouveau statut, imposant un travail à mi-temps, prévoit des contrats moins longs, des services hebdomadaires plus lourds avec des astreintes plus importantes pendant les vacances. Les rémunérations risquent d'être bien inférieures à celles des actuels MI-SE. Les missions réalisées par les aides éducateurs ne sont pas reconnues et le projet ministériel ne traite pas du devenir des emplois jeunes à la fin de leurs fonctions.

Le Conseil Supérieur de l'Éducation, réuni le 30 janvier 2003, a rejeté massivement ce projet. Ce rejet au Conseil Supérieur de l'Éducation est quasi historique par son ampleur. Les confédérations, les organisations syndicales du public et du privé, les associations de parents d'élèves des deux secteurs, les organisations de jeunes, les associations péri-scolaires représentées, en fait la totalité de la communauté éducative s'est exprimée pour dire non à un tel projet.

Au Conseil Supérieur de la Fonction Publique, le 6 février, toutes les organisations représentatives des fonctionnaires se sont également prononcées contre ce projet de loi.
Comment, Monsieur le Premier ministre ne pas entendre un tel refus ?

Mais votre gouvernement persiste et traite avec mépris l'ensemble de la communauté éducative. Votre projet ne conduit pas à améliorer le service public d'Éducation mais, au contraire, institutionnalise la précarité et aura pour principale conséquence 10 000 adultes de moins à la rentrée prochaine dans les établissements et les écoles. Est-ce ainsi que l'on lutte contre la violence ? Est-ce ainsi que l'on lutte contre l'échec scolaire dès l'école primaire ?

Monsieur le Premier ministre, les organisations soussignées vous demandent solennellement de prendre en considération l'avis exprimé par la communauté éducative en décidant de retirer ce projet et en proposant l'ouverture de véritables négociations. Une telle décision de votre part contribuerait à restaurer un climat de confiance et irait en tout cas dans le sens du bon fonctionnement du service public d'éducation.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l'expression de nos sentiments respectueux.

FERC-CGT
FSU
SGEN-CFDT
SNCL-FAEN
Secrétaire Général
Secrétaire Général
Secrétaire Général
Secrétaire Général
Christian Dubot
Gérard Aschieri
Jean-Luc Villeneuve
Marc Geniez

 

UNSA Education
FCPE
LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT
Secrétaire Général
Président
Secrétaire Général adjoint
Patrick Gonthier
Georges Dupon-Lahitte
Pierre Tournemire

 

UNEF
FIDL
UNL
Président
Présidente
Président
Yassir FICHTALI
Eugénie Ravon
Lucas Jourdain

Pour l'ensemble des organisations :
Jean-Luc Villeneuve