RETRAITE : l'avenir est maîtrisable

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RETRAITE : l'avenir est maîtrisable

Le droit à la retraite est un immense progrès auquel les français sont attachés. Dans une étude récente, ils le placent en tête de leurs préoccupations avant la sécurité et la santé. De même, l'enquête réalisée par la SOFRES en janvier 2002, pour la revue " notre temps " montrait qu'ils sont 87% à considérer que le passage de 65 à 60 ans est un acquis social important, 55% très important, 7/10 souhaitent que chacun puissent partir à l'âge où ils le souhaitent.
L'enquête réalisée par le SNEP démontre l'intérêt que la profession porte à cette question.
Ces enquêtes contredisent les aspirations du MEDEF qui entend repousser l'âge des départs à la retraite à 65 ans et allonger la durée de cotisations à 45 ans.
Même s'ils sont inquiets, les français ne sont pas complètement dupes et les rapports catastrophiques sur l'évolution démographique, l'allongement de la durée de vie, considéré comme un handicap social, ne les ont pas complètement convaincus ! Ils ne sont pas prêts à sacrifier cet acquis social irremplaçable.
D'ailleurs en France, le taux de fécondité de 1,9 par femme est en augmentation contrairement à d'autres pays européens. Ne serait-il pas judicieux d'encourager une évolution plus dynamique par une politique familiale appropriée.
En outre le rapport CHARPIN indiquait qu'il serait nécessaire d'accueillir 150000 immigrés par an. Et si l'on reconnaissait ceux qui travaillent au noir sans carte de séjour et qui participent à la création de richesses en France !

Monsieur RAFFARIN l'a dit : les rapports ça suffit, il faut passer aux actes ! Donc dès le début du premier trimestre le gouvernement s'attaquera aux régimes de retraites de la fonction publique, au nom de l'équité on ne peut laisser les choses en l'état. S'il montre une certaine prudence concernant l'introduction d'une dose de capitalisation (la débâcle boursière, les déboires des fonds de pension américains n'y sont pas pour rien), poussé par le MEDEF il ne renonce pas complètement à cette idée.
Alors que les gouvernements sont incapables de prévoir pour les 5 ans à venir le taux de croissance, une situation internationale qui fait peser un risque de guerre, ils continuent à prévoir à longue échéance tout ce qui concerne la protection sociale.

Le SNEP avec la FSU sont conscients de la nécessité de trouver des solutions qui pérennisent le système par répartition et les différents régimes de retraite. Ils sont solidaires des salariés du privé pour lesquels l'application de la réforme BALLADUR a considérablement dégradé le montant des pensions (actuellement chute de 15 à 20% du montant de la pension, et demandent la remise en cause des dispositions prises en 1993).
Notre conseil national s'est prononcé pour :
- la reconnaissance de la pénibilité du travail et l'aménagement des fins de carrière,
- le maintien de la CPA et la pérennisation du CFA,
- La prise en compte des années de formation et la validation des années à temps partiel pour les non titulaires,
- le maintien du droit à une retraite à 60 ans à taux plein après 37,5 annuités de cotisation assurant un revenu de remplacement de 75% du traitement indiciaire des 6 derniers mois.
La FSU considère que l'emploi et la croissance sont des choix déterminants. Le passage de 1,7% à 2% de la productivité, possible grâce à l'apport des nouvelles technologies, se traduirait par une augmentation de 13% du PIB en 2040. Le débat porte sur la capacité de l'économie française à consacrer une augmentation de 4 points du PIB pour les retraités. L'amélioration de l'emploi se traduirait par des retombées positives sur le financement de la protection sociale, la diminution des dépenses d'indemnisation chômage, etc., du fait de l'augmentation du nombre de cotisants.
La FSU propose de mettre à contribution les revenus non salariaux et notamment financiers ; d'augmenter la participation globale des employeurs, et de moduler les taux de manière à encourager les activités créatrices de richesses et éviter de pénaliser les activités de mains d'œuvre.

Le SNEP appelle à des initiatives de grande ampleur associant l'ensemble des forces syndicales, et les travailleurs du public et du privé, pour faire valoir des solutions novatrices s'inscrivant dans la lutte pour l'emploi, la réduction du temps de travail, la recherche de nouvelles solidarités pour le financement des retraites et de la protection sociale.
La société doit assumer le vieillissement de sa population sans dramatiser.

Louise GAVARY (Ancienne secrétaire académique de Paris, retraitée)

* source bulletin n°3 supplément du 4 novembre 2002 Snep Paris