BAC EPS : Grève des notes
ou pas ? Par G. Orsi
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La grève
au centre de nos actions
La grève est un acquis social sur lequel il faut s'appuyer pour faire
avancer nos revendications. Plus nous entrerons massivement dans le mouvement
et plus la grève sera courte !
C'est dans le cadre de cette stratégie qu'il faut situer notre réponse
: oui à la mobilisation, complète, massive, immédiate de
tous les personnels enseignants et oui à la remise en cause des missions
d'enseignement qui peuvent en découler (préparation, surveillance
et évaluation des examens, ou même remplissage des bulletins, conseil
de classe, etc.)
Une bataille énorme :
Mais dans cette bataille sur les retraites et la décentralisation, il
existe aussi deux facteurs de circonstance d'une extême importance et
liés entre eux :
- LE GOUVERNEMENT Raffarin, son intransigeance actuelle, droit dans ses bottes,
sa volonté tenace de ne rien lâcher sur l'essentiel.
- LES ENJEUX colossaux, qui brassent des sommes considérables, s'inscrivent
dans la durée sur 30 ou 40 ans, nous placent face à des choix
de société fondamentaux.
C'est pourquoi, on ne gagnera ni par des actions de grève éparpillées,
ni par des actions qui, sous des prétextes nobles ( on ne doit pas pénaliser
nos élèves, les prendre en otages...) en fin de compte vont fragiliser
notre combat et faire basculer le rapport de force en notre défaveur.
Les enjeux et les résistances sont tels (majorité écrasante
au parlement, lobbies financier, MEDEF, média...) qu'on ne peut se permettre
de lésiner sur les moyens. J'ajouterais : nous n'avons pas les moyens
de faire du sentiment !
L'EPS
à l'avant garde
En EPS, sur la question des examens, nous sommes actuellement obligés
de monter au feu (avec également le passage de certains BTS). C'est une
position délicate dans laquelle nous avons une part importante de responsabilité.
Il ne faut pas prendre le risque de fragiliser la mobilisation mais au contraire
en profiter pour verser encore plus dans la solidarité, tracer la route.
Sauf qu'actuellement dans les bahuts, si on en croit les échos des A.G,
les collègues sont en difficulté. Il est vrai que le nouveau bac
actuel ne fait rien pour arranger les choses. Les charmes de la co évaluation,
en effet, ont déjà poussé certains à suspendre momentanément
leur mouvement (pour ne pas gêner leur collègue évaluatueur).
D'autres, pour organiser les "rattrapages", ont choisi une stratégie
alternative : se déclarer gréviste en activité (comme chez
les pompiers !). D'autres, se sont déjà jetés courageusement
dans la mobilisation depuis plusieurs jours et, sur le bac, jouent la carte
du "on verra bien"...
De
la lisibilite
Plus d'harmonisation est nécessaire. Là aussi, si on tire tous
dans le même sens, on sera nécessairement plus efficace. C'est
pourquoi, sur cette question du bac il y a urgence, il faut un signe
clair de la part du SNEP national et une prise de position plus mobilisatrice.
Certes, les actions doivent s'inscrire dans le cadre des appels à la
grève reconductible, certes la finalité ne doit pas être
de "prendre les élèves en otage" pour appuyer nos revendications.
Malgré tout, compte tenu de l'évolution des événements,
de la position gouvernementale toujours aussi tranchée (après
la journée du 13) : la consigne syndicale doit franchir un cran
supérieur et amener chaque collègue à amplifier ses actions
de grève, même si cette mobilisation peut avoir des conséquences
sur le bac EPS et la date de remise officielle des notes.
Dans ces conditions exceptionnelles, c'est aux autorités académiques de prendre les mesures nécessaires prévues ou à prévoir (report de date en particulier).