OPA SUR LES POSTES AUX CONCOURS par  Gilbert ORSI


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Voici les volumes de recrutement pour les différents concours EPS :
CAPEPS EXTERNE session 2003 : 1330 - session 2004 : 780
CAPEPS INTERNE session 2003 : 120 - session 2004 : 120
CAPEPS RESERVE session 2003 : 95 - session 2004 : 40
AGREGATION EXTERNE session 2003 : 40 - session 2004 : 32
AGREGATION INTERNE session 2003 : 113 - session 2004 : 113
TROISIEME CONCOURS CAPEPS session 2003 : 65 - session 2004 : 32

Alors qu’on occupait le peuple d’en bas à débattre sur les grands principes philosophiques de l’école, nos chers représentants politiques fomentaient en catimini une nouvelle OPA sur les postes aux concours de recrutement dans le second degré.
Pour l’EPS, particulièrement touchée par cette opération, il faut remonter au début des années 70 pour retrouver un tel rapport postes/candidats. Un bon coup de massue entre les deux oreilles.
La palme revient au CAPEPS externe : de 1330 postes offerts l’an dernier on descend à 780, soit une réduction de 40% ! Une opération marketing représentant la mise hors circuit de 5 IUFM de la taille de Nice.
S’appuyant sur une soi-disant baisse des effectifs dans le second degré, les arguments comptables pour justifier l’affaire reposent sur des chiffres que même les propres services ministériels (DPD) contredisent. Ainsi, toutes disciplines confondues, le déficit en postes à la rentrée 2005 sera de 6 000 enseignants (source Snes). De juteuses économies en perspective ! Voir à ce sujet l'article du national.

Il est certain que la politique commerciale de nos cadres ministériels aura des conséquences non seulement sur l’avenir professionnel des étudiants (combien vont aller pointer au chômage ou s’orienter vers d’autres voies ?), mais aussi sur l’avenir de notre discipline car c’est bien l’EPS qui est directement visée avec ces mesures d’austérité. Comment faire autant avec moins, sinon en remettant en cause directement notre statut et nos conditions de travail : recrutement massifs d’emplois précaires, augmentation des charges de travail, atteinte aux maxima de service, suppression de l’AS, des options, de la 4ème heures en 6ème, classes surchargées… L’opération « soldes à moins 40 % » concerne bien toute la profession.

Quant aux étudiants, à 15 jours du concours, voilà un bien joli cadeau qui, n’en doutons pas contribuera, à conforter leurs motivations et leurs espoirs en cette période particulièrement fragile tant sur le plan mental que physique. Même s’ils sont les premiers concernés et si une réaction de leur part est attendue pour grappiller quelques postes supplémentaires, on peut comprendre aussi la difficulté, si près des échéances, d’engager des mobilisations coûteuses en temps et en énergie.
Quant on pense à la pénurie d’enseignants dans les prochaines années à cause des départs massifs à la retraite à partir de 2005. Quand on sait que nombre d’étudiants commencent à se détourner de plus en plus des carrières de l’enseignement. Quand on prévoie pour bientôt une remontée des effectifs d’élèves du second degré, on cherche la cohérence et la responsabilité dans tout ça. « Trop dégoûtés », comme disent nos élèves !