Ecrit du Capeps : tous piégés ? par Gilbert Orsi


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Je suis très surpris du sujet de l’épreuve écrite du capeps interne de cette année et je me demande comment, ceux qui viennent de se mesurer à cet énoncé, ont pris la chose.

Sujet : Vous présenterez, tout d’abord, une situation pédagogique dans une APSAde votre choix. Vous préciserez le niveau, les caractéristiques de la classe et des élèves concernés. Vous décrirez avec précision, ensuite, les contenus d’enseignement et la démarche que vous avez mise en œuvre au cours de cette situation pédagogique, afin que les objectifs que vous vous êtes fixés soient atteints. Vous indiquerez, enfin, les donnés scientifiques qui ont justifié vos choix.

En effet, le sujet qui a été posé cette année ne correspond pas au libellé de l’épreuve qui figure au B.O « Composition relative à l’enseignement de l’éducation physique et sportive, en relation avec l’expérience professionnelle acquise par le candidat dans la discipline ». Une composition, comme son nom l’indique est l’agencement d’un certain nombre de données, qui, s’appuyant sur l’expérience professionnelle et s'y appuyant seulement, aboutit à une réflexion construite et argumentée.

Il s’inscrit également en contradiction avec les rapports du jury du capeps interne et en particulier le dernier, sensés donner aux candidats les axes essentiels de préparation au concours. Ce rapport rappelle l’exigence d’une réflexion construite et structurée autour d’un débat d’idées, la capacité à problématiser le sujet, à articuler des données pratiques et théoriques, avec toute la prudence qu'il convient de donner à cette articulation, selon les règles méthodologiques classiques rappelées en formation initiale ou continue par les formateurs.

Voici quelques passages illustratifs de ce rapport 2003 :

A titre d’exemple voici également le sujet de l’année dernière pour apprécier encore le décalage avec celui de cette année : « L’acquisition de compétence par les élèves est un des objectifs des programmes d’enseignement de l’éducation physique et sportive. Dans cette perspective, quelle place faites-vous à l’apprentissage des techniques sportives ? Vous illustrerez vos propos à l’aide d’exemples tirés de votre expérience Personnelle »

En conséquence je ne peux que déplorer la formulation de cette année, qui s’apparente plutôt à une question d’oral ou à un exercice d'entraînement à base de questions/réponses très cadrées. Déjà certains candidats ont réagit. Le comble est qu’ils se demandent à présent dans quelle mesure ils seront sanctionnés s’ils ont traités l’exercice proposé sous la forme d’une composition ! Cette dérive est inquiétante et destabilisante à la fois pour les candidats mais aussi les formateurs. Pour une préparation cohérente, il est urgent , selon moi, de revenir rapidement à ce qui est inscrit au B.O et précisé dans les rapports de jury.

G.O


11 mars 2004

CAPEPS interne 2004

Quel gâchis !

Didier Gandy et Florence Lopez

Professeurs d'EPS et formateur CAPEPS interne

Tutorat de Nice

Nous étions présent le jeudi 5 février à 13 heures, aux studios « La Victorine » lorsque les candidats aux épreuves d'admissibilité du CAPEPS interne et CAER sont sortis. Ils avaient tous occupé pleinement les 4 heures disponibles et avaient tous perdu beaucoup de temps en début d'épreuve, ne sachant pas comment traiter ce sujet atypique. Certains avaient choisi de respecter la logique méthodologique mise en place lors des séances de tutorat (depuis plusieurs années pour certains) en éprouvant des difficultés pour s'y rattacher tant l'écart entre le libellé des écrits des années précédentes et celui-ci était grand ; d'autres avaient finalement opté pour une rédaction qui leur semblait plus en accord avec les exigences nouvellement exprimées sans y arriver pleinement. En définitive, ils ont rédigé des copies hybrides ne satisfaisant à aucune forme pré-définie de composition.

Nous étions profondément choqués par ce changement dans les modalités de passation de l'épreuve et ne savions pas comment répondre aux nombreuses interrogations des candidats quant à la valeur de leur copie. Il ne nous restait plus, avec eux, qu'à attendre les résultats de l'admissibilité.

Aujourd'hui, ces résultats catastrophiques nous montrent que le travail et l'investissement fourni par les candidats n'ont été d'aucune utilité. On peut même se demander si les apports méthodologiques, établis à partir du rapport de jury de l'année précédente, n'ont pas été un obstacle à leur réussite dans cette épreuve !

Lorsque l'on sait dans quelle situation précaire les candidats de ces concours se présentent et l'importance que représente pour eux la réussite de ces épreuves à l'issu d'un investissement très lourd, on ne peut être que scandalisé. Quant aux candidats, comment pourront-ils encore rester mobilisés en tant que candidat et collègue d'EPS ?

Comment a-t-on pu mépriser ainsi leur travail ?

Aujourd'hui, quelqu'un peut-il encore garantir que les épreuves « orales » se dérouleront « normalement » ? Et que dire du concours de l'année prochaine ?

Dans ces conditions, comment pourrait-on prétendre offrir une formation aux concours de recrutement internes dans les années à venir ?