Audience auprès du Recteur : Recrutements concours 2004
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Mercredi 4 février, 150 étudiants et profs se sont rassemblés devant le rectorat à 17 h. Quelques banderoles du SNEP, une de la FSU. Une majorité d'étudiants en STAPS, ou de l'IUFM, quelques professeurs du Staps et de l'IUFM, des professeurs d'EPS, des collègues d'autres disciplines. Blocage filtrant et bon enfant de l'avenue.
Délégation composée pour le SNEP de Cathy Boissin, S2, Gilbert Orsi (IUFM), Philippe Vallée, Alain Avenel (STAPS), pour le SNES Eric Michelangeli, Alain Tiberti. David Sette et un étudiant de l'IUFM.
Gilbert Orsi a remercié le Recteur de nous recevoir et a exposé
ses constats :
- 2004 est l'année de l'éducation par le sport
- Le président annonce une lutte contre le chômage et pour l'emploi
- C'est l'année des premiers départs massifs en retraite
et on annonce une réduction drastique dans le recrutement des concours
!
L'EPS est particulièrement touchée (- 41,3 %). Ce sont 650
places aux concours qui vont manquer, l'équivalent de 5 IUFM de la taille
de Nice.
Il y a une ambiguïté forte entre les discours officiels et la réalité
des chiffres.
Les conséquences vont être dramatiques pour les étudiants,
qui n'ont plus de débouchés. Ils savent que 11 étudiants
sur 12 ne réussiront pas le concours.
L'étudiant a exprimé sa colère en disant qu'il avait fait 4 années d'études après le bac pour passer un concours avec 7.8 % de chances de le réussir. Il a noté l'incohérence des annonces et de la politique.
Pour l'UFRSTAPS Alain Avenel souligne la difficulté pour un gestionnaire de comprendre où l'on va ! Les flux d'étudiants sont importants, il n'y a pas de numerus clausus mais il n'y a plus de sortie. C'est d'autant plus dommage que ce métier est fortement attractif et très facilement récupéré par les décideurs qui y voient un vecteur de transformations sociales. Le pilotage à court terme entraîne des phénomènes de vagues : on voit de forts recrutements puis arrêt brutal du flux, puis on observe une carence alors vite on ré alimente le circuit.
David Sette insistera sur la précarité de l'emploi que va entraîner pour les étudiants la diminution des recrutements. Les postes n'étant pas créés mais les besoins réels, c'est par le recours aux précaires que l'on va combler les manques. Au moment où le débat sur l'école met en évidence la nécessité d'une baisse des effectifs par classe.
Cathy Boissin demande s'il y a une volonté de faire disparaître la discipline : la proportion des postes perdus en EPS est nettement supérieure aux autres. Le recteur dira que l'on ne peut faire ce procès d'intention. Il y a un excédent en EPS, et c'est davantage réparti dans les autres disciplines.
Philippe
Vallée met en évidence l'incohérence des choix
ministériels vu que la DPD (Direction de la Programmation et du Développement)
chiffrait les besoins en recrutement pour 2004 à 2008 à 18300
postes par an, toutes disciplines confondues. Ce qui a été confirmé
par l'audit de 2002. En tenant compte de la baisse des effectifs, la
DPD disait encore nécessaire de recruter 15 800 postes par an.
Et le gouvernement en propose 12 500 !
Tout ceci après de fortes campagnes médiatiques pour recruter
des enseignants !
Le recteur dit que les recrutements en EPS baissent car on avait moins besoin
de profs d'EPS, de plus les étudiants sont nombreux. En revanche ailleurs
ce n'est pas si simple de recruter.
Alain
Tiberti et Eric Michelangeli élargissent alors le constat aux autres
disciplines : - 30 % en SVT, - 42 % en espagnol, - 16 % en math. S'il
les besoins sont si importants pourquoi réduire leur nombre ?
Les concours externes sont les plus touchés, mais pourquoi les concours
réservés le sont aussi ? Ces concours sont là
pour résorber la précarité ! De plus la vie scolaire non
plus n'est pas épargnée : - 37 % de baisse dans le recrutement
des CPE. C'est très alarmant pour la suite.
Puisqu'il y a pause démographique pourquoi ne pas en
profiter pour améliorer la formation ? Pourquoi ne pas profiter dans
notre académie qui est lanterne rouge de l'encadrement
pour améliorer la situation ?
Le
Recteur a répondu à plusieurs reprises, mais par des
généralités mal argumentées. Il persiste à
penser que nous sommes trop en EPS, qu'il y a trop de TZR (et donc sous employés).
Il pense que la vague d'accès massifs au STAPS était irrationnelle.
Il indique qu'il n'est pas facile de prévoir les besoins à moyen
terme ! (à 500 près !!) Que 20 élèves par classe
ce n'est pas réaliste en terme de moyens.
Mais il a quand même dit qu'il allait faire remonter notre demande,
qu'il était là pour ça.
Nous
lui avons donc demandé de dire à son ministre de revenir aux chiffres
des concours qui sont nécessaires pour couvrir les besoins tels que définis
par la DPD. Nous avons ajouté que c'était « pas propre »
de sortir ces chiffres 15 jours avant le début des concours.
Et nous lui avons donné le
communiqué intersyndical pour qu'il le transmette.