IUFM : LUC FERRY persiste et signe Par Gilbert Orsi
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Comme cela
était prévu, le 9 avril 2003, L. Ferry a dévoilé
son projet de réforme des IUFM. Ce projet est conforme aux mesures annoncées,
même si un certain "flou" permet, pour l'heure, d'en atténuer
la portée.
Une stratégie de formation :
On comprend une volonté de catégoriser les études en 3
grandes étapes : Un axe essentiellement "théorique"
(à l'Université) basée sur "des connaissances solides"
à intégrer (?), un axe "enseignement" (PLC1) rappelant
la préparation au capeps interne actuel ( l'organisation de l'EPS et
son programme ) avec, en plus, de l'histoire et enfin un axe "pratique"
( PLC2, voire PLC3 ? ) basé sur la connaissance de l'établissement
et des procédures particulières, telles l'évaluation.
Une stratégie de recrutement :
On perçoit également une volonté stratégique de
créer un appel d'air en direction du métier d'enseignant ( demande
pressante dans les années à venir, manque criant dans certaines
disciplines...). On s'oriente ainsi, vers un CAPEPS dont l' admissibilité
est essentiellement constituée de connaissances théoriques ( celles
données à l'Université ) et largement ouvert aux étudiants
sortant d'écoles prépa., aux professionnels en entreprise avec
des équivalences pour se présenter au concours...
Une stratégie de mise en relation :
Enfin, on s'oriente vers une mise en relation plus étroite entre d'une
part l'Université et l'IUFM (création de personnel en service
partagé : cours théoriques + Recherche) et d'autre part l'IUFM
et les établissements scolaires (développement de "chargés
de cours" : cours théoriques + accompagnement des stages). L'école,
s'inspirant de la formation " en alternance " devient un lieu de formation
"sur le tas" (avec retour périodique à l'IUFM). Il est
à noter également, dans le cadre même de l'établissement,
le développement d'un vivier de profs formateurs de terrain dont le statut
pourra être reconnu (passage d'un diplôme de maître formateur,
conseiller pédagogique.) Leur mission consistera à épauler
les stagiaires en situation ( dont l'entrée dans le métier se
fera sur 2 ans ). L'évaluation de la partie professionnelle du concours
sera essentiellement faite sur le terrain (le mémoire devant notablement
"évoluer" ,).(Quid de la partie "admission ?")
Un projet de réforme toujours compromettant :
Grâce à une forte mobilisation ces dernières semaines, certains
acquis ont été préservés comme la sauvegarde même
des IUFM, qui risquaient de disparaître tout net.
Cependant, des changements attendus n'ont pas eu lieu. En particulier, l'allongement
du stage en responsabilité est maintenu, diminuant d'autant le temps
de formation théorique dont les étudiants ont besoin (les PLC2
ont déjà, avec l'AS, 10h de cours). D'autre part, pour accompagner
les mesures annoncées, il faut des moyens spécifiques. Or, comment
imaginer que les divers établissements, (second degré ou supérieur)
deviennent de véritables lieux de formation, quand on sait qu'ils croulent
parfois, dans leur fonctionnement quotidien, sous les difficultés de
tous ordres (remplacement de personnel non assuré, encadrement trop faible,
manque de locaux…) ? En la matière, la bonne volonté ne
peut suffire, elle en devient même suspecte. Derrière le verbe
généreux, comment ne pas voir dans cette réforme, tout
simplement une stratégie d'économie de moyens.
Le
caractère assez imprécis des mesures ménage un espace d'action
dont il faut tirer profit. Réagissant à la communication du ministre
le SNEP, par voie de presse, à déjà fait entendre son désaccord.
Il entend faire des propositions et mobiliser les étudiants, stagiaires
et les formateurs des STAPS et des IUFM, pour que la réforme en cours
soit ambitieuse et réponde aux défis d'aujourd'hui.
G.O
Pour prendre connaissance de la communication du 9 avril 2003 de Ferry sur la réforme des IUFM